Les bons achats de Marc – Juillet 2018

Songe d’une vie d’été
par Marc Chapleau

Marc Chapleau

Je ne sais pas pour vous, mais moi, la température m’influence énormément.

Dans mes choix de vin, s’entend. Pas trop d’alcool ni de tannin s’il vous plaît. On mange d’ordinaire plus léger, l’été, et donc on recherche des vins plus sur le fruit, qui se boivent frais.

Voilà qui tombe sous le sens, je sais. On est même pas très loin d’une lapalissade.

J’ose vous soumettre, par contre, que la gestion de la température des bouteilles, dans un tel contexte, ce n’est pas de la tarte et c’est même, au contraire, tout un art.

Perso, ces temps-ci, je joue du manchon (réfrigérant) comme jamais, un véritable tourbillon — ou un vrai malade, c’est selon.

Les seaux en acrylique à double paroi, comme apparemment on n’en trouve plus beaucoup, me sont également très utiles.

Quand il fait vraiment hyper chaud, il m’arrive d’enfiler un manchon sur le vin à refroidir, puis d’enfiler ce même manchon et sa bouteille dans le seau isotherme.

Tout ce beau monde se retrouve ainsi pas mal à l’étroit, je vous le dis.

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Ça rentre souvent de force, la jupe devient vraiment très serrée, il faut du doigté, ignorer les regards étonnés… Mais cela fait le travail, alors pourquoi chipoter ?

Vouloir me donner encore plus de chances, et si je ne craignais vraiment pas le ridicule, je planterais un « Ravi » dans le goulot et je refroidirais l’animal une dernière fois, à sa sortie…

À défaut de manchon, de contenant isolant ou d’un accessoire comme le « Ravi », le commun des mortels (!) gagnera à rafraîchir les bouteilles beaucoup plus que de coutume.

Exemple, en supposant une température ambiante de 25 degrés : une grosse heure et quart au congélateur pour les blancs, et un bon trois quarts d’heure pour les rouges. Voire plus encore, ne craignez rien, le vin est fait fort.

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À boire, aubergiste !

Quel type de vin précis, maintenant, est susceptible de faire ainsi l’objet de  toutes mes attentions ? Les blancs et les rosés, au premier chef. Aussi des rouges, mais hors malbec et cabernet-sauvignon, disons…

Première entorse, bonjour la contradiction, je vous suggère un bordeaux rouge, puisque si on se tape des côtelettes d’agneau ou une côte de boeuf grillée, un frêle pinot noir risque de faire pâle figure…

M De Magnol Côtes-De-Bordeaux 2016 – À moins de 19 $, un bordeaux mi-corsé, de bonne tenue, relativement boisé mais sans lourdeur, avec passablement de fraîcheur, même. Pas compliqué mais satisfaisant.

Dans le désordre, ensuite, voici une série de belles cuvées auxquelles j’ai pu me mesurer, récemment :

Georges Descombes Morgon Cuvée Joe Beef 2015 Collection Rézin – Cru du Beaujolais élaboré par un producteur phare et étiqueté au nom du fameux restaurant montréalais. La chimie a pris, le vin, un morgon, est léger, vif et fruité, avec beaucoup de tonus et un fruité bien mûr accompagné d’une touche d’acidité volatile, en finale. Excellent !

Domaine La Tour Vieille Banyuls Rimage 2016 – Vin fortifié du Roussillon, aux allures de porto de type Vintage en plus léger, moins alcoolisé, c’est encore ainsi qu’il se décrit le mieux. Autrement, c’est fruité (la mûre), floral, chocolaté un brin. Grande fraîcheur !

Domaine du Tariquet Réserve Côtes-De-Gascogne 2015 – À moins de 16 $, un très bon blanc du sud-ouest de la France, issu d’un assemblage de gros manseng et de chardonnay, auxquels on a adjoint du sauvignon et du sémillon. Du fruit, du nerf, du sucre aussi, mais la fraîcheur est préservée, l’ensemble est convaincant.

Calera Pinot Noir Central Coast 2015 – Pinot noir californien d’excellente facture, bien en fruit (la rhubarbe ?) avec une pointe fumée ; la bouche suit, à  la fois généreuse (concentrée) et alerte, toute en fraicheur. 

Domaine La Bégude Rosé L’irréductible 2016 – Couleur rose saumon à reflets orangés, nez à la fois intense et fin, les épices, le tabac, une agréable note herbacée, un peu de sueur aussi (le mourvèdre ?). Bouche sur le même moule, nerveuse sans être acidulée, belle texture, de la profondeur, de la persistance. Cher, à 38,50 $, mais la qualité y est.

Cave De Roquebrun Saint-Chinian Roquebrun Grange Des Combes 2015 – Toujours aussi satisfaisant, et toujours à moins de 20 $ ! Un rouge de type SGM (syrah surtout, puis grenache et mourvèdre), généreux et frais, à la fois souple et corsé, avec un bel équilibre fruit-bois, et une très bonne persistance. Le beau Languedoc !

Henri Bourgeois Sancerre La Porte du Caillou 2016 – Blanc de la Loire sauvignonné sans excès, le terroir s’exprime, surtout en finale avec un caractère assez mordant. Autrement, notes réglissées et texture serrée.

Domaine La Tour Vieille Collioure Blanc « Les Canadells » 2016 – Excellent blanc du Roussillon relativement austère, à la fois riche et rafraîchissant, finement texturé, aux saveurs délicates et profondes. Avec les brochettes de fruits de mer, de volaille ou de porc, sans hésiter.

Inama Carmenère Piu 2015 – Du carmenère (70 %) mais aussi du merlot dans cet assemblage mi-corsé de Vénétie qui rappelle les bons cabernets francs de la Loire, les bonnes années ensoleillées. Léger caractère herbacé, c’est dire, mais aussi du fruit rouge (la fraise) et tout plein de fraîcheur. À moins de 23 $, un très bon rapport qualité-prix. Par ici les grillades de tout poil, et au premier de succulentes côtes levées !

Marc

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