Les Ricains en tournée
Hors des sentiers battu
par Marc Chapleau
Bientôt, à la fin du mois, ce sera le Festival des vins de Californie, avec une dégustation publique à Montréal et une autre à Québec.
Les Californiens débarquent cette année au début de leur tournée pancanadienne, le 28 mars à l’Espace Dalhousie dans la Vieille Capitale et deux jours plus tard, le jeudi 30 mars, au marché Bonsecours, dans le Vieux-Montréal.
Les gens de l’industrie y vont l’après-midi, les consommateurs en soirée.
Comme il y a souvent foule, et que ça peut jouer du coude, mieux vaut savoir à l’avance vers quelles tables il vaudrait la peine de s’avancer, pour ceux qui pensent y aller.
La plupart des producteurs présents à Montréal le sont aussi à Québec, mais pas tous ; vérifiez sur le site du Festival.
Voici certaines des maisons que je ciblerai, personnellement, lors de ma très probable visite en après-midi. Par ordre alphabétique : Antica, Birichino, Chalone, Grgich, Ironstone, Paul Hobbs, Ridge et Schramsberg.
Il n’y en a que huit, je sais, mais si vous prenez votre temps, que vous goûtez du mieux possible et que vous jasez un peu avec les gens derrière les tables, encore une fois si ce n’est pas trop la cohue, vous en aurez pour deux bonnes heures.
Un conseil, en terminant : commencez par goûter des rouges, et terminez avec les blancs, secs et sucrés. Vous verrez, ce sera plus facile, moins exigeant, vos papilles vous remercieront.
Bonnes dégustations !
Fand’chienne !
Sans tambour ni trompette, à mes yeux de Montréalais du moins, la microbrasserie le Loup Rouge, de Sorel-Tracy, trace son chemin.
J’ai récemment pu goûter quelques-unes de leurs bières – ils en font près d’une vingtaine – qui commencent à se répandre dans le réseau des dépanneurs et épiceries. Les prix, pour des 500 ml, tournent autour de 6 $.
Loup Rouge Jos-Les-Boeufs Triple Belge – Excellente triple au nez de fruit et de sucre candi (la barbe à papa, en fait), goût de levure et d’épices, bel équilibre, beaucoup de fraîcheur malgré l’alcool à 7 pour cent – IBU (International Bitterness Units, la mesure du degré d’amertume) à 37.
Loup Rouge Flambée ’64 Rauchbier – Une convaincante rauchbier, de type fumé, à l’allemande. À l’odeur (agréable) de créosote se greffe à l’arrière-plan une note de cerise. Belle fraîcheur en bouche par ailleurs, texture suave et enveloppante, comme souvent avec les bières de cette microbrasserie, du tonus en plus, et une finale vive, sur l’acidité. IBU à 23. Particulière, cela dit, mais bien des amateurs de scotch risquent d’aimer.
Loup Rouge « Récession à la ferme » Session IPA – Une texture suave, qui n’est pas sans rappeler celle des bières de Hill Farmstead, au Vermont ; pas trop houblonnée, cette Session IPA (IBU à 31), pas trop pamplemousse, la juste dose d’amertume. Et à seulement 4 % d’alcool, pas d’inquiétude à avoir, on peut trinquer !
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À boire, aubergiste !
Place au vin, à présent.
Pérez Cruz Cabernet Sauvignon Reserva 2014 – Très bon cabernet chilien de la vallée de Maipo, bonne pureté de fruit, fraîcheur, caractère pratiquement sec (3 g), boisé maîtrisé, signature « végétale » pas trop marquée.
Saint Clair Premium Pinot Noir Marlborough 2015 – Toujours aussi fiable, ce pinot de Nouvelle-Zélande au fruité prononcé (la framboise), auquel se greffe une agréable note fumée. Acidité notable, comme il fallait s’y attendre, et caractère bien sec.
Barmès Buecher Trilogie 2015 – Impeccable blanc alsacien, fruité et floral, d’une belle légèreté (malgré le taux d’alcool à 13 %, tout de même). Ensemble d’une grande fraîcheur, qui conviendrait très bien, par exemple, à un repas de raclette. Pour mémoire : moins de 2 g de sucre résiduel.
Michel Gassier Viognier Les Piliers Vin de France 2015 – À prix raisonnable (un poil au-dessus de 20 $), un très bon viognier frais et nerveux, l’abricot, la fumée (en finale et en rétro-olfaction). Tout à fait sec, par ailleurs. À table : avec des pétoncles et leur salsa bacon-ananas.
Bonny Doon A Proper Claret 2014 – Nez retenu, légèrement poivron vert, à peine, une note épicée, une certaine finesse sur le plan aromatique. La bouche suit, l’empreinte boisée est plus manifeste, c’est assez corsé mais aussi slick, bien lissé, sans arêtes – on est dans le Nouveau Monde.
Tenuta Sette Ponti Crognolo 2014 – Boisé « mine de crayon » au nez, la banane également, pour un peu on se croirait à Bordeaux. La bouche suit et même plus : le vin est à la fois riche et tendu, avec une superbe acidité. À moins de 30 $, une sorte d’aubaine !
Brancaia Maremma Ilatraia 2013 – Beaucoup de bois, même si la masse de fruit est par ailleurs là. Ensemble encore jeune, qui demande à se fondre. À carafer une couple d’heures à l’avance, ou à sagement attendre deux à quatre ans au cellier.
Château de Sancerre Blanc 2015 – Un classique à la SAQ, présent sur notre marché depuis une quarantaine d’années. On reconnaît le sauvignon, sans ostentation, il y a aussi une note fumée (comme à Pouilly). Le vin est impeccable en bouche, c’est nerveux (l’acidité) et serré, et plutôt élégant.
Arboleda Chardonnay Chili 2016 – Surprenant chardonnay chilien, au boisé fumé invitant, bourré de fruit par ailleurs, des notes de tabac et des airs, pour tout dire, de bourgogne, en plus riche et légèrement moins tendu. Pratiquement sec par ailleurs. Chapeau, senor Chadwick !
Marc
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