20 bons vins à moins de 20$ pour juillet 2015
Les choix de notre équipe du Québec
C’est bien beau, les bouteilles dispendieuses qui font vibrer d’émotion, mais au jour le jour, avec tous les autres comptes à payer par ailleurs, on a la plupart du temps envie de se faire plaisir avec de bons vins pas trop chers. Ça tombe bien ! À chaque fin de mois, nos chroniqueurs vous suggèrent 20 bonnes affaires à moins de 20 $ parmi les bouteilles qu’ils ont goûtées récemment. Santé !
Les choix de Marc Chapleau
C’est l’été, c’est l’été… c’est vite dit ! Tantôt il fait chaud pour mourir, l’humidité nous lessive, et deux jours après on se les gèle — enfin, presque. Par contre, au moment où vous lisez ces lignes, et si la météo ne s’est pas gourée, il fait un vrai temps estival. Que des blancs dans ma besace, alors ? Pas du tout. Il suffit de rafraîchir les rouges plus que de coutume, et ils ont eux aussi droit de cité.
J’ai tout de même retenu deux blancs, parmi les bons achats du mois. D’Espagne d’abord, le Gran Vina Sol 2013 de la maison Torres, qui m’a semblé meilleur que jamais dans cette dernière livrée : un chardonnay à la fois tropical, vif et tendu. Puis, de la Loire maintenant et à base de sauvignon, le Reuilly 2014 Dyckerhoff. Vingt dollars tout rond celui-ci, en principe il ne devrait donc pas faire partie de notre sélection, mais il est si bon, si nerveux et si savoureux, qu’on ne chipotera pas, allez, on l’embarque !
En rouge, un grec pour commencer. Le Rapsani 2012 Tsantali, à seulement 12,40 $ et un intéressant mariage de fruit (la cerise) avec des notes d’herbes amères rappelant le Brio Cinotto. Un vin relativement corsé, par ailleurs.
Enfin, un doublé signé Torres (un triplé en fait pour l’auguste maison catalane, vu qu’on a parlé tantôt de son Gran Vina Sol) : le Sangre de Toro 2013 et le Gran Sangre de Toro 2011 – son grand frère, en quelque sorte. Le premier, reconnaissable en magasin au petit taureau en plastique qui pendouille au goulot, est souple et épicé, à peine corsé. Le second est épicé lui aussi (le bois, sûrement) mais plus corsé, plus profond, avec une bonne trame tannique.
Les choix de Rémy Charest
Ce n’est pas que j’ai bu juste du blanc, en juillet, mais tout ce qui m’a séduit le plus, sous les 20$, se trouve de ce côté des choses – bien que le premier de ces choix ne soit pas un blanc tiré de raisins.
En effet, mon plus grand coup de cœur du mois est un poiré mousseux (bref, un cidre de poire) d’une qualité et d’une finesse exceptionnelles, produit par un domaine tout aussi exceptionnel, Entre pierre et terre. À découvrir absolument. Il vous donnera autant de plaisir que bien des vins mousseux au même prix.
Tant qu’à être dans les découvertes, pourquoi ne pas faire comme le suggérait le collègue Bill Zacharkiw, dans sa plus récente chronique, et choisir des cépages que vous n’avez probablement jamais goûté. Mes suggestions, dans cette catégorie, sont le Prova Regia, un séduisant vin de cépage arinto, un des nombreux trésors blancs qui se méritent de plus en plus d’attention au Portugal – avec raison! Et faites-vous un plaisir royal – mais sans façon – avec un vin de Savoie tiré du cépage altesse, tout en fraîcheur et en énergie.
Je reviens constamment sur les mérites du cépage aligoté, dans cette chronique. Celui de la maison JF & PL Bersan est un bon point d’introduction, pour ceux qui voudraient s’y mettre, puisque ses notes typiques de fruits blancs (avec un peu de pâtisserie) s’y présentent sous un jour rond et généreux.
Finalement, j’ai déjà dit ici tout le bien que je pense des gamays produits par Henry Marionnet dans la Loire et je dois ajouter son tout premier sauvignon blanc à la liste de ses réussites. Est-il aussi méritant que les gamays en question? Je ne saurais trop dire : la bouteille s’est vidée avant que j’aie pu me décider.
Les choix de Nadia Fournier
En préparation du Guide du vin 2016, j’ai dégusté quelques dizaines de vins sud-africains la semaine dernière. À ma grande surprise, j’y ai trouvé plusieurs vins, rouges comme blancs, tout à fait digestes et vendus à des prix d’aubaine.
Propriété de la famille Dornier, un constructeur aéronautique de renom en Allemagne ce domaine de Stellenbosch marque un autre coup sûr avec The Pirate of Cocoa Hill 2012. Volubile, ample et charnu en bouche, ce qui n’exclut pas la fraîcheur. Bonne longueur pour un vin de ce prix.
Envie d’un vin plus strict, plus « bordelais » si vous me pardonnez l’expression ? Le Cabernet sauvignon 2012, Manor House de Nederburg est une des belles additions de l’année dernière au répertoire général de la SAQ. Un très bon vin rouge de la région de Paarl; franc, droit et sans maquillage superflu. Sec et assez corsé, il offre un volume en bouche appréciable pour le prix.
La région viticole de Swartland a en quelque sorte échappé au vent de modernisme qui a gagné les principaux vignobles du Cap au cours des années 1990. Cet esprit de dépouillement se reflète aussi dans certains vins, comme le Red blend 2012, Secateurs d’Adi Badenhorst. Ample et volumineux, bien qu’il ne pèse pas plus de 13,5 % d’alcool. Et quelle fraîcheur en bouche! Le vin rouge de soif, version Swartland.
Plus gourmand encore, le Syrah 2014, Porcupine Ridge est un autre bon exemple de l’esprit de Swartland. Vraiment délicieux, gorgé de bons goûts de fruits noirs, sur un fond de viande fumée et d’aromates. Des tanins mûrs et suaves tapissent la bouche et laissent une sensation très rassasiante.
Enfin, dans le même esprit de légèreté et de buvabilité que le vin rouge de la gamme Sécateur, le Chenin blanc 2014 d’Adi Badenhorst est tout à fait délicieux. De jolies saveurs de fruits à maturité, du gras comme il faut, mais pas trop. Excellente porte d’entrée pour saisir l’immense potentiel de la région de Swartland.
Les choix de Bill Zacharkiw
Chaud devant !
La canicule sévit ? Pas de problème ! Ça ne m’empêche pas de jardiner intensivement et de faire des rénovations sur la maison. Sauf qu’à la fin de la journée, ma récompense, c’est de pouvoir relaxer sur la terrasse en buvant du vino et en me demandant ce que je vais ensuite griller sur le barbecue.
J’adore l’apéritif de fin d’après-midi, et j’ai récemment bien aimé un superbe cidre mousseux, le Dandy Dog de la cidrerie québécoise Entre Pierre et Terre. Sec et élégant, il est aussi désaltérant au possible. Si, cela dit, le cidre vous effraie, ce qui serait dommage étant donné que le Québec est rendu un maître en la matière, Le Master de Donatien Bahaud, un muscadet, pourrait très bien prendre la relève. Le millésime 2010 est présentement en succursales, et si vous n’avez jamais goûté un muscadet avec un peu d’âge, l’occasion est toute trouvée.
L’un des meilleurs blancs que j’aie bus jusqu’ici, cet été, vient de Bergerac, dans le sud-ouest de la France. Le Cuvée des Conti 2014 du Château Tour des Gendres porte en effet le couple sémillon-sauvignon à son sommet, et il est formidable avec les rouleaux de printemps !
Si vous êtes plus rouge, et en quête d’un vin qui peut être bu pour lui-même tout en se mariant bien aux viandes blanches, alors le costières-de-nîmes Château La Tour de Béraud 2013 est pour vous. Servez-le à environ 16 C et voyez comme la bouteille se videra rapidement. Enfin, si vous prévoyez manger de la viande rouge et que vous avez envie d’un bon rouge bien corsé aux arômes fumés, optez pour le Cariñena Carona de Aragon Reserva 2008. À seulement 18 $, de la richesse, de la fraîcheur et même de la complexité.
La liste complète : 20 bons vins à moins de 20$
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