C’est le printemps, enfin ! Les choix de Nadia pour avril

par Nadia Fournier

Nadia Fournier

La semaine dernière, mon collègue Bill Zacharkiw vous a déjà communiqué ses coups de cœur, parmi les vins du Nouvel arrivage Cellier, mis en vente les 2 et 16 avril.

Sans doute inspirée par le début imminent des séries éliminatoires de la Ligue nationale – avec ou sans la participation de Pacioretty aux côtés du CH –, j’ai choisi de vous présenter ma sélection hebdomadaire sous la forme d’une série de trios.

Un panaché de produits du présent Cellier et d’autres belles bouteilles fraîchement arrivées en succursales et une petite thématique légère en ces temps d’austérité économique et climatique.

Trio Beaujo

Aussi élève du regretté Jules Chauvet, Jean Foillard est un nom important de l’appellation Morgon, où il façonne des vins plutôt raffinés, élégants et dotés d’un excellent potentiel de garde. Son simple Beaujolais 2013 (23,70 $) est à découvrir. Servir frais et boire avec un plaisir gourmand.

Sous la gouverne de Marie Lapierre – veuve du regretté Marcel Lapierre – et de Jean-Claude Chanudet, le Château Cambon est lui aussi exploité en agriculture biologique. On y produit un très bon Beaujolais 2013 générique (23,45 $), passablement substantiel et doté d’une personnalité affirmée.

Georges Descombes applique la même philosophie peu interventionniste dans l’élaboration de ses vins du Beaujolais. Plus étoffé et concentré que la moyenne de l’appellation, son Brouilly 2013 (24,80 $) mise néanmoins à fond sur la rondeur fruitée du gamay.

Trio « Rhone Rangers » 

Comme Bordeaux avec ses cabernet et merlot, le Rhône et ses cépages inspirent un nombre croissant de producteurs étrangers. Constatant que leur climat était plus comparable à celui d’Avignon qu’à ceux de Beaune ou de Margaux, un groupe de producteurs californiens, comiquement surnommé Rhone Rangers, a commencé à implanter les cépages rhodaniens dans différents secteurs de la Côte Ouest américaine.

Dans son vignoble de Santa Cruz (Bonny Doon Vineyard), Randall Grahm ne jure que par les syrah, grenache, mourvèdre, counoise, carignan et autres variétés méditerranéennes. Adepte de la biodynamie depuis plusieurs années maintenant, le créateur du très populaire Cigare Volant atteint selon moi un nouveau sommet cette annnée avec le Cigare Volant 2009 (49,50 $). Tout aussi séduisant que par le passé, mais surtout plus complexe et multidimensionnel, il repose sur des tanins d’une grande finesse.

Sous l’étiquette Birichino, John Locke – ancien vinificateur chez Bonny Doon – commercialise le Grenache 2012 Besson Vineyard (24 $). Un grenache hors norme, ne serait-ce que par sa couleur très pâle. Souple, rond et relevé de bons goûts de kirsch et de cacao, il donne presque l’impression de croquer un Cherry Blossom, sucrosité et mal de dents en moins.

Je triche un peu ici en vous amenant en Australie, mais pas tant que ça, puisque Yangarra appartient à des intérêts californiens depuis 2001. Racheté par Jess Jackson et Barbara Banke (Jackson Family Wines), ce domaine de McLaren Vale est maintenant conduit en biodynamie et donne ici un vin d’un équilibre exemplaire. Dégustée à trois reprises depuis février, le Shiraz 2012 me plaît davantage à chaque fois. Tanins serrés, pureté et un registre aromatique complexe, que les Anglais décriraient comme «savory» et les Japonais, «umami». L’une des meilleures syrahs du Nouveau Monde dégustées au cours des derniers mois, et pas la plus chère… 

Trio sud-ouest de la France 

Au sud-est de Bordeaux, sur la rive gauche de la Garonne, les Côtes du Marmandais sont très largement dominée par une importante cave coopérative. De retour au vignoble familial après avoir fait ses classes en Alsace (Zind-Humbrecht), Élian Da Ros n’a pas tardé à s’imposer comme un leader qualitatif de l’appellation. Assemblage de merlot, de cabernet franc et d’abouriou, Le Vin est une Fête 2013 (21,05 $) a tout pour plaire. Un vin de soif, façon Sud-Ouest; charnu, plein de vitalité et abordable.

À l’abri des courants de mode qui ont soufflé sur la Gironde depuis une vingtaine d’années, la famille Beaumartin veille sur cette propriété de Saint-Christophe-des-Bardes, à l’est de Saint-Émilion. Son Château Laroque 2009 (66,50 $) est déjà excellent, mais il a l’équilibre et la matière nécessaires pour gagner en profondeur et en nuances au cours de 5-7 prochaines années. 

Château Larose Trintaudon est la plus vaste propriété médocaine, avec ses 175 hectares. Son Haut-Médoc 2009 (26,05 $) porte l’empreinte du cabernet sauvignon, tant par ses senteurs de cuir et de poivron rouge, que par son cadre tannique très droit. Très bon 2009 sur un mode plus classique qu’exubérant.

Trio mencia

Située tout au nord de l’Espagne, entre la Galice et la Rioja, la petite appellation Bierzo a le vent dans les voiles depuis une dizaine d’années. Principal outil des vignerons, le cépage mencía est aussi connu sous le nom de jaén dans la région du Dão.

Projet commun de Raúl Pérez et de Pablo Frías (bodegas Tilenus), deux œnologues vedettes de la région. Ensemble, ils signent le Enedina Bierzo 2012, un vin de facture moderne, stylistiquement à mi-chemin entre Bierzo et les vins de la Rioja.

Sur un mode encore plus costaud et mettant davantage le bois de chêne à contribution, le Bodega del Abad Gotín Del Risc 2010 (17,90 $) est assez flatteur, avec son attaque en bouche ronde, mais repose sur des tanins fermes, qui assurent son tonus.

Enfin, je dois avouer un penchant tout naturel pour le délicieux Mencía 2012, Vel’ Uveyra de Ronsel do Sil, le projet de Pablo Blanco et Olivier Rivière dans la Ribeira Sacra, une appellation de création récente (1996) et seule D.O. galicienne consacrée au vin rouge.

Trio rosé : pied de nez à la grisaille

Les frères Parcé n’ont plus à prouver leur talent dans l’élaboration de vins racés et distinctifs. Leur Côté Mer Rosé 2013 Collioure (27 $), en soi, donne envie de célébrer le retour des beaux jours. Salin comme une brise marine, pimpant, plein de vitalité, il fait néanmoins preuve d’un registre de saveurs complexes et d’une tenue de bouche digne de mention. Plus cher que la moyenne, mais impeccable!

Parmi les valeurs sûres à la SAQ en matière de rosé, le Pive Gris 2014 est toujours aussi satisfaisant dans sa catégorie. Issu de l’agriculture biologique, désaltérant et parfumé comme il se doit. D’autant plus recommandable qu’il est vendu sous la barre des 15 $ (avec un rabais de 1 $), jusqu’au 19 avril 2015.

Lui aussi en promotion jusqu’au 19 avril, le Pétale de Rose 2014 (20,25 $ moins 1 $) de Régine Sumeire ne connaît aucun fléchissement. Animé d’un léger reste de gaz, frais et délicatement vineux, c’est l’archétype du bon rosé de Provence.

Santé!

Nadia Fournier

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Nadia Fournier

Les favoris de Nadia – Cellier 2 avril
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