Cellier : le nouvel arrivage du 5 février
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En ce début de février, Nadia Fournier nous recommande, justement, de belles bouteilles qu’elle a pu déguster parmi le tout dernier nouvel arrivage Cellier. Elle nous emmène notamment aux Îles Canaries…
Suivez le guide !
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Les Choix de Nadia
par Nadia Fournier
Le monde du vin foisonne de contradictions, de paradoxes. L’idée de produire du vin à quelques centaines de kilomètres au large du Maroc et du Sahara Occidental aurait, par exemple, raison de vous faire sourciller. Après tout, comment des plantations de bananes et de mangue ainsi que des vignobles peuvent-ils cohabiter dans un même village ? Parfaitement, en fait. C’est là toute la magie des micro-climats des Îles Canaries.
La semaine dernière, je vous écrivais en direct de Barcelone et je vous confiais avoir encore la tête sur cet archipel, où j’ai fait escale pendant quelques jours. Je vous ai déjà parlé du temps étonnamment frais qui y sévissait en janvier dernier, du Teide et des autres pics volcaniques qui façonnent le paysage de Tenerife, mais j’ai omis de vous mentionner à quel point j’ai été emballée par l’originalité des vins goûtés sur place.
Et j’ai maintenant le prétexte idéal pour le faire, puisque le premier vin des Canaries arrive à la SAQ aujourd’hui même!
Produit dans le secteur de la vallée de la Orotava, sur le flanc nord du Teide, le Suertes Del Marqués 7 Fuentes 2013 ne pèse pas plus de 13 % d’alcool et regorge de fraîcheur. Le cépage listan negro, dont il est composé à 90 %, lui confère par ailleurs une personnalité d’enfer, avec des tonalités sauvages un peu rustiques, mais combien sympathiques. Un vent d’exotisme à prix doux. Moi, je ne demande pas mieux!
Deux autres vins rouges de soleil
Partenaires en affaires depuis plusieurs années déjà, Alain Rochard et Laurent Farre, propriétaires du regretté restaurant Le Continental à Montréal, ont acquis une exploitation viticole dans le midi de la France. Leur vignoble est certifié biologique depuis 2010.
Goûté il y a quelques semaines lors d’une dégustation organisée par la SAQ, le Méchant Loup 2010 se montrait sous un jour un peu timide. Correct, mais sans la profondeur et la longueur escomptées dans un vin de ce prix. Alain Rochard a eu vent de notre ambivalence à l’endroit de son vin et a proposé de nous ouvrir une nouvelle bouteille. Quelle bonne idée! Le vin goûté hier était l’exemple même d’un bon vin méridional issu de carignan. Charnu, ample, long en bouche et gorgé des accents de la garrigue. Déjà si agréable à boire, mais assez substantiel pour tenir la route pendant encore cinq ans, au moins.
Sur le domaine dont il est copropriétaire, le Québécois André Tremblay mise sur la singularité des cépages traditionnels du Douro (tinta roriz, touriga franca et touriga nacional), dont il tire le Pilheiros 2011, à la fois charnu, tannique et enrobé d’une chair fruitée bien mûre.
Bordeaux en cinq temps
Propriété du groupe Taillan (Châteaux Ferrière, Gruaud-Larose, Chasse-Spleen et Haut-Bages-Libéral), ce cru bourgeois situé près de Margaux est lui aussi administré par Céline Villars. En 2005, on a produit un excellent second vin sous l’étiquette Moulins de Citran. Le vin est parfaitement ouvert et prêt à boire, mais n’accuse aucune fatigue, contrairement à ceux de Château Simard.
Michel Delon est décédé au tournant du millénaire après une brillante carrière à la barre de Potensac, et surtout de Léoville Las Cases. Aujourd’hui, son fils Jean-Hubert a pris la relève et maintient la qualité de ce que plusieurs considèrent l’un des meilleurs crus bourgeois de l’appellation Médoc. La Chapelle de Potensac 2010 s’inscrit dans la lignée des derniers millésimes et répond à toutes les attentes. Surtout à moins de 30 $.
De plus en plus d’œnologues soutiennent que le terroir ne s’exprime vraiment que lorsque les raisins sont cueillis à parfaite maturité. Pas trop tôt ni trop tard, juste à point. La Bravoure de la Tour Carnet 2010 du magnat Bernard Magrez illustre assez bien ce fait. Un bon vin, techniquement irréprochable, mais beaucoup plus près d’un cabernet sauvignon générique que d’un bon cru bourgeois authentique…
Dans la même veine, plus rond et séduisant que typiquement médocain, le Fleur de Pédesclaux 2010 est tout de même très agréable et fort bien tourné dans un style moderne, misant sur une proportion importante de merlot (45 %).
Enfin, bien que plus vigoureux et un peu plus bourru que La Réserve de Malartic – qui sera mise en vente le 19 février prochain –, Les Demoiselles de Larrivet Haut-Brion 2010 s’avère franchement satisfaisant. Un autre excellent vin de Pessac Léognan en devenir, à laisser reposer en cave encore quelques années.
Trois vins blancs de terroir
Avec sa conjointe Mary Delaney, le Montréalais Thomas Bachelder a démarré une entreprise de négoce haute couture, basée en Bourgogne, en Ontario (sur la péninsule du Niagara) et en Oregon. Leur Bourgogne blanc 2011 générique répond aux attentes. Rien de bien complexe, mais une expression nette et typée du cépage chardonnay.
Le cépage romorantin contribue à l’originalité des vins de Cour-Cheverny, une minuscule appellation qui totalise à peine 50 hectares au nord-est de la Touraine. Au Domaine des Huards, Jocelyne et Michel Gendrier pratiquent une agriculture biologique et signent la cuvée François 1er Vieilles vignes 2008, un vin blanc somptueux et singulier, dont on ne cesse d’avoir soif.
La vallée de l’Okanagan a connu une forte influence germanique à ses débuts, surtout dans sa partie septentrionale. Dans le secteur de Kelowna, David Paterson, l’œnologue de Tantalus, s’est vite forgé une réputation de « terroiriste », ayant à cœur de traduire le goût du lieu dans ses vins. Lauréat d’une médaille d’or au Concours Wine Align des meilleurs vins du Canada en 2013, et pour cause, son Riesling 2012 est certainement à retenir parmi les meilleurs rieslings du pays.
L’Italie, du nord au sud
De Toscane, le Poggio ai Ginepri est le vin d’entrée de gamme d’Argentiera, un domaine situé aux limites sud de l’appellation Bolgheri et né d’un partenariat entre les frères Corrado et Marcello Fratini, d’importants entrepreneurs florentins, et le marquis Piero Antinori. Le 2012 est on ne peut plus rassasiant; du vin plein la bouche et un rapport qualité-prix hors pair.
Après avoir fait fortune dans l’industrie pharmaceutique (Biochem Pharma), le Québécois d’origine italienne Francesco Bellini a acquis une vaste propriété viticole sur la commune de Montefiore dell’Aso, en bordure de la mer Adriatique. On appréciera sa cuvée Picens 2011 à la fois pour sa charpente tannique et pour la générosité de ses saveurs de fruits noirs.
Bien qu’il soit surtout réputé pour donner des vins insipides et sans grand intérêt, le nuragus – cépage blanc de Sardaigne dont les origines remontent au temps des colonies phéniciennes – adopte une allure particulièrement étoffée entre les mains talentueuses de la famille Pala. Tout à fait satisfaisant à 16 $ et des poussières.
Tami Nero d’Avola 2013, c’est le vin de soif, façon Sicile. Débordant de fruit et soutenu par des tanins juste assez fermes pour assurer un certain tonus en bouche. Pas étonnant qu’Arianna Occhipinti, la jeune vigneronne qui mène cette entreprise de négoce, soit la coqueluche des bars à vins, de Montréal à Tokyo.
À votre santé !
Nadia Fournier
Tous les vins mis en vente le 5 février
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